Boudu !… Toulouse, la ville rose…            carte-de-france.jpg

     Ou comme l’a dit Claude Nougaro, chanteur compositeur incontournable de la scène toulousaine, décédé en 2004 à Paris : « la ville où même les mémés aiment la castagne ». Parce que Toulouse c’est avant tout une ville du sud, une ville où on a le sang chaud et l’accent qui chante, une ville où on hésite pas à mettre les « poings sur les I » et à ponctuer les phrases avec des jurons affectifs ; bref, c’est une ville où il fait bon vivre (certains sondages la désignent même comme la ville où il fait le « plus bon vivre de France »). Et ce n’est pas les toulousains qui vous dirons le contraire…

Toulouse, la tête dans les étoiles…        toulouse.jpg

      Le très fort taux d’accroissement de la population vient confirmer le dynamisme économique et le caractère attrayant d’une ville résolument tournée vers les technologies de pointe et l’aérospatial. En effet Toulouse n’est pas uniquement le berceau de la firme Airbus et le site de montage de l’ambitieux A380 (plus gros avion de ligne produit au  monde), mais c’est aujourd’hui une véritable technopole européenne qui regroupe de nombreuses industries de pointe en matière d’informatique et de spatial, et de nombreux instituts de recherche comme le Cancéropôle de Toulouse dont l’ouverture est prévue en 2009. En effet, la ville offre à ces entreprises un cadre de vie très attrayant et un réservoir intellectuel extrêmement dynamique. Toulouse, quatrième ville de France en nombre d’habitants (l’agglomération approche le million d’habitants), se hisse directement au deuxième rang après Paris en nombre d’étudiants. On peut dénombrer à Toulouse près de 100 000 étudiants répartis en trois universités et des dizaines d’écoles supérieures souvent d’ingénierie technologique.

…et les pieds dans la Garonne.       toulouse2.jpg

      Depuis l’antiquité romaine la ville de Toulouse, « Tolosa » en occitan, a vu son histoire couler au rythme de son paisible fleuve : la Garonne. Historiquement le fleuve était une voie commerciale de navigation fluviale, qui fut complétée au 17ème siècle par le canal du Midi et le canal latéral qui relient sur plus de 400 Kms l’océan Atlantique à la Méditerranéen. Aujourd’ hui la Garonne ne voit plus circuler que des péniches de navigation de plaisance, pour les touristes qui désirent admirer sur le fleuve les reflets des couchers de soleil, qui enflamment les briques en terre cuite rouges du pont neuf et de tous les bâtiments du vieux centre, donnant à la ville cette couleur rose qui la caractérise.

Les bo-bos et la culture toulousaine.

      Ville résolument populaire, Toulouse est le paradis des bo-bos (bourgeois- bohèmes : quarantenaires bien installés vaguement gauchistes et héritiers de l’idéologie libertaire de mai 68). Par ailleurs, Toulouse est aussi une ville qui s’est vue alimentée par différentes vagues d’immigration, qui ont donné à son caractère sa forte marque méditerranéenne. On y compte de fortes communautés algérienne et italiennes, mais la communauté étrangère qui aura historiquement le plus marqué Toulouse est sans aucun doute la communauté hispanique.  

Les Espagnols représentent l’une des plus importantes communautés étrangères de la ville avec près de 20 000 à 25 000 personnes. Il faut rappeler que Toulouse était la capitale de l’exil républicain espagnol dans les années 30. La ville a même fêté en 2006 le 75e anniversaire de la république espagnole au cours duquel le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a fait un discours qui permit à de nombreux jeunes et nouveaux toulousains de comprendre l’importance de cet exil, « Oui, l’émotion rejoint ici le calendrier de la tragédie de l’Histoire, de la tragédie d’une guerre fratricide qui jeta l’une contre l’autre, l’Espagne républicaine et l’Espagne franquiste et conduisit 100 000 républicains et leurs familles à Toulouse. Toulouse qui se souvient de la nouvelle topographie politique qu’avaient inventée les partis politiques en exil, les communistes à la Bourse du travail, les anarchistes au 4 rue de Belfort et autour de la fontaine de la place Wilson, les guérilleros au café de la Paix de la place du Capitole, les socialistes au 69 rue du Taur dans la future cinémathèque, un peu tous à l’Ateneo de la rue de l’Étoile, les moins politisés à la Casa de España. »38

Tout le sud de la France a connu une seconde vague d’immigration espagnole, d’origine économique, dans les années soixante. L’empreinte espagnole est donc forte à Toulouse. Son relais direct est la Casa de España qui existe depuis 1986, elle regroupe une association socio-culturelle et socio-éducative, qui regroupe huit associations espagnoles. Toulouse est donc la plus grande ville espagnole de France. Elle attire aussi plus largement d’autres communautés du monde hispanique (argentin, cubain …). Ainsi, on retrouve dans la ville rose une atmosphère très « latine », avec de nombreux bars à tapas, des clubs de salsa, de tango, de cha cha et d’autres danses latines ainsi qu’une ambiance nocturne très festive qui rappelle celles de Barcelone ou Madrid. Il n’est donc pas rare d’entendre parler espagnol dans le bus ou dans les rues de la ville.

Toulouse est aussi le siège de plusieurs rendez-vous culturels hispaniques, comme Cinespaña, les Rencontres du cinéma d’Amérique latine ou Mira, le festival de théâtre en espagnol.  

  

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